Je m'appelle Noah Anthony Tucker, mais ça, je suis sûr que vous vous en fichez royalement. Je suis un passionné de natation depuis mon plus jeune âge, et j'ai d'ailleurs décidé d'en faire pratiquement mon métier. J'ai cherché longtemps où je pourrais exercer en tant que sauveteur, ou bien maitre-nageur ... Il y a un mois, j'ai trouvé : un hôtel aux Seychelles, nommé Labriz ... Je suis tombé sur leur site, que je parcouru donc avidement. D'après les photos, cet hôtel avait l'air plus que luxueux ! Je souris bêtement devant mon écran, comme un débile de première classe. Je m'y voyais déjà, en maillot de bain, le fameux t-shirt "Maître Nageur" sur moi ... Je consultais la rubrique "Postes à prendre", et fut le plus heureux du monde lorsque je vis "Sauveteur". Sans plus attendre, je m'emparais de mon téléphone, cherchais les coordonnés de l'hôtel, et appelais.
"- Hôtel Labriz, Stephanie j'écoute ?
- Oui bonjour mademoiselle, je vous appelle concernant vos offres d'emploi ...
- Je suis désolée, mais plus aucun poste n'est à pouvoir ici.
- Mais sur le site, il est écrit que vous cherchez encore deux à trois sauveteurs, ainsi qu'un maitre-nageur, deux réceptionnistes ...
- Le site ne doit pas être mit à jour, alors. Je suis vraiment navrée mais...
- Écoutez, je suis un passionné de natation, je possède mon attestation de natation, j'ai déjà surveillé des plages et des piscines, je suis plus que motivé et ...
- Monsieur, je vous passe le directeur."
Ce fut l'un des pires moments de ma vie, j'avais la trouille, le ventre qui gargouillait. Je me demandais tout bonnement ce que le directeur allait me dire. Sûrement que j'étais un jeune inexpérimenté, effronté, osant hausser le ton sur une pauvre réceptionniste d'un hôtel luxueux... La voix rauque du directeur me coupa dans ma réflexion. A vous dire vrai, je tremblai comme une feuille, essayant tant bien que mal de tenir le combiné. Et là, ce que j'entendis me fit presque crier (je me retins, de peur que le directeur annule son offre) : l'hôtel acceptait de me prendre à l'essai en tant que Maître Nageur ! Je sautais partout, couvrant l'homme de mille "Merci !!!!!!!". Jamais je n'avais été si joyeux. Ma mère serait si fière de moi, à l'heure qu'il est ... Ce moment de mélancolie passé, je raccrochais vivement le téléphone. J'avais donné mes coordonnés à la réceptionniste afin que l'hôtel me recontacte : j'aurais le droit d'être logé et nourris gratuitement une fois là-bas, selon elle. Je n'avais qu'à payer le voyage...! C'était énorme. Le soir même, lorsque mon père rentra du travail, je lui annonça la nouvelle. Au début, il cru que c'était une mauvaise blague, mais en voyant mon air rayonnant il sourit. "Bravo, mon fils". Telles furent ces paroles, qui me mirent le baume au cœur de suite.
Moins d'une semaine plus tard, je reçu un paquet envoyé par le Labriz Hotel Company. Je l'ouvris, et découvris son contenu. Il y avait là un plan de l'hôtel et de ses environs, un badge "Staff", mon maillot de Sauveteur, une clé (sûrement celle de ma future chambre !), un mot du directeur (écrit à la main, s'il vous plait !), mon contrat de travail, ma convention ... J'étais aux anges, vraiment. Par contre, un détail me chagrinait... Je devrais partir le 10 juin, nous étions le 8. Il fallait donc que je trouve un vol jusqu'aux Seychelles au plus vite. Je consultais divers sites, et réservais. Le lendemain, je commençais à boucler mes bagages, histoire de ne rien oublier dans la frénésie du départ. Je partirais le 10 juin à 8 heures.
Le jour du départ, mon père me donna l'accolade, et me demanda de prendre soin de moi, et de ne pas oublier de lui donner des nouvelles de temps en temps. Je lui promis. C'était mon père, le seul parent qui me restait à présent, et je l'aimais plus que tout. C'était à lui que je pensais pendant tout le voyage, même si mon Ipod avait le volume à fond, et que mon casque était bien enfoncé sur ma tête. Lorsque j'arrivais à l'aéroport aux Seychelles, je hélais un taxi qui m'emmena tout droit à l'hôtel. Quand je vis les alentours de l'hôtel, je frémis. C'était tellement beau, paradisiaque... Parfait. Jamais je n'aurais pu rêver d'un meilleur lieu de travail ! Le taxi me laisse, je réglais la course et m'avançais vers l'hôtel, mes bagages à la main. On entendait les enfants crier, les clapotis de l'eau, mes valises qui roulaient avec un bruit métallique, ainsi qu'une musique douce, exotique, émanant du fin fond de l'hôtel. Je continuais d'avancer, le poids de mes valises me ralentissant cependant : j'étais chargé comme une bête, mais au moins, j'avais des vêtements de rechange pour un bon mois, voire plus. Lorsque j'arrivais à la réception, je remarquais que l'hôtel était bien plus grand qu'il y paraissait. Soudain, une voix féminine et sensuelle s'adressa à moi :
"- Bonjour, que puis-je faire pour vous ?
- En faite, j'ai été admis comme sauveteur, ici ... Noah Tucker.
- Ah, c'est vous ce fameux Noah? On peut dire que vous avez de la chance, il n'y avait plus aucune place... Le directeur vous a fait un beau cadeau !
- J'en suis conscient."
Sur ce, la demoiselle m'emmena dans ma chambre afin de déposer mes valises. Ensuite, elle me fit faire un tour du propriétaire, s'attardant sur mon futur lieu de travail : la piscine (ou devrais-je dire LES piscines.). L'eau était turquoise, transparente et à une température exquise. Elle était bondée de monde, de tout âge. Malgré tout, certaines personnes préféraient bronzer sur les transats en bambou, disposés d'une manière très élégante sur tout le pourtour de la piscine. Là, la réceptionniste m'annonça que je commencerais mon travail le lendemain. J'étais surpris, mais partant - n'était-ce pas mon job ? Le soir même, je fis la connaissance de mes futurs collègues, qui étaient d'ailleurs très sympathiques. J'étais sûr que j'allais me lier d'amitié avec certains d'entre-eux.
Cela fait maintenant un mois que je travaille au Labriz, et je peux vous dire que je ne m'y habituerais jamais ! Le cadre est tout bonnement magnifique, et j'ai l'impression de vivre un rêve. Côté relations, comme je l'avais prédis, je me suis fait toute une bande d'amis (travailleurs, ainsi que clients) avec lesquels je passe de formidables moments. Travailler au Labriz n'est pas difficile, il faut juste supporter la chaleur, et encore ... J'ai eu le plaisir de faire la connaissance du directeur en personne, qui m'a félicité pour mon travail exemplaire. Depuis lors, j'éspère une petite promotion...!