Valises en mains, je regardais tous ces gens présents dans l'aéroport où j'avais atterri seulement cinq petites minutes auparavant. L'ambiance n'était pas du tout la même si on arrivait ou si on partait. Les personnes concernées par le premier étaient tranquilles, souriante et avaient cette petite étincèle dans les yeux que je n'arrivais à déchiffrer. De l'autre côté, la situation était toute autre ; les futurs passagers se pressaient, leurs visages faisait apparaitre une inquiétude. Inquiétude de rater ou non l'avion. Mon regard se posa sur une mère et ses trois filles ; elle était débordée par ses trois charmantes filles qui ne cessaient de la faire tourner en rond. Je partis sans un regard pour cette pauvre mère. Quelque chose de nouveau m'attendait dehors, à travers ces baies vitrées. Je le savais, cela allait être le début de ma nouvelle vie, mon nouveau chez moi. Je marchais tranquillement le sourire aux lèvres vers la sortie quand mon portable sonna. Je savais qui s'était et ce sans même regarder mon cellulaire ; c'était ma mère. Si on peut appeler ça une mère. Elle ne m'a jamais témoigné le moindre intérêt depuis ma naissance, pourquoi le ferait-elle aujourd'hui, le jour de ma nouvelle vie ?!

« Madame, ça va aller. Ne vous inquiétez pas ! Tout se passe à merveille ! » C'était un infirmier qui parlait à ma mère comme vous l'avez surement compris. Ce faisait de longues heures qu'elle était en plein travail, elle n'en pouvait plus et faisait tout son possible pour moi, pour que je ''vive'' par moi-même. « Ca fait mal bordel de chiottes ! » avait-elle dit en Anglais avec un fort accent français . Cette grossièreté n'était rien comparée à ce qu'elle disait en Italien et en Français ! Je peux vous l'assurer !

FIN FLASHBACK

Bref, ce fut vers 16 heures que je vis enfin la lumière du jour. D'après mes grands-parents j'étais magnifique, le bébé le plus beau du monde. Mon père ne m'a vu que trois mois plus tard ; il était en Suède pour le travail. En clair, il était avec sa maitresse ou plutôt une de ses maîtresses. Quant à ma mère, je n'en sais rien, nous n'avons jamais vraiment parlé. On va dire qu'elle est tombée enceinte mais elle s'en est rendu compte trop tard. Ceci explique cela. M'enfin bref, nous habitions à l'époque dans un loft à New York, nous y sommes restés jusqu'à mes sept ans. Je me rappelle que j'adorais y vivre, je le préférais à la suite dans l'Upper East Side où nous nous sommes ensuite installés même si il y a le room service.
Ma famille est riche comme vous vous en doutiez probablement. Ma mère descend des Grimaldi. Oui oui, de Monaco. Bref, mon père quant à lui vient d'une riche famille greco-américaine. Super les origines, le sang princier je m'en serais passé ! Mais bon je n'ai absolument pas eu le choix comme tout le monde sur cette terre. Mais bon, il est rare -je pense- que quelqu'un se plaigne d'avoir du sang princier en lui ; moi j'ai toujours détesté ça. Il faut le vivre pour savoir vraiment ce que ça fait ; c'est absolument horrible. En maternelle, personne de disait rien ce qui est assez logique mais tout commença en primaire ; les enfants étaient absolument horribles ou trop gentils pour être dans mes bonnes grâces. Comme si je pouvais changer quelque chose pour eux, je vous jure ! Je disais donc que la plupart étaient tout à fait HORRIBLES ! Vous vous dites que j'exagère, que des gosses de cet âge s'est inoffensif ! Eh bien, vous avez totalement faux ; pour commencer ils se moquaient de mon nom « Amelia Theodora Cavanaugh-Grimaldi ». Ok, ça ce n'est vraiment pas grand-chose, une entrée en matière on va dire. Ensuite, ils faisaient des remarques assez blessantes ; il ne se passait pas un soir où je rentrais en larmes de l'école puis j'allais tout raconter à ma gouvernante ce qui n'était pas un brillante idée car tout s'est empiré quand elle l'a dit à mes parents. Devinez ce qu'on fait mes parents qui au passage ne m'avaient pas élevée et n'avaient pas fait attention à moi ? Ils ont engagé un garde du corps ! Oui, un GARDE DU CORPS pour me protéger 24h/24 ! Je peux vous dire que vers 14-15 ans et plus, un garde du corps c'est la galère ! Enfin bref, dès que j'eue mon garde du corps, les autres enfants ne passaient pas un jour sans se moquer de moi, me traiter de « gosse de riches », de « reine ». Mais le pire s'était que ce cher GDC (Garde Du Corps) me tenait mon parapluie quand il pleuvait, prenait la nourriture pour moi, portait mon sac, essayait bancs et tables etc. Déjà que je n'étais pas très haut dans leur estime alors depuis que mes parents m'avaient fait ce « cadeau », j'étais plus bas que tout pour eux ! Ou il y avait ceux du genre ; « Amelia, tu veux mon gâteau ? », « Amelia, je peux être ton amie ? ». Je crois qu'à choisir je préfère les « méchants » !

Mais une fois la primaire passée tout se passa au mieux ; j'étais dans une école pour Elite. Là-bas tout le monde se fichait de savoir si j'avais du sang princier ou non. Dans cette école, pratiquement tout le monde était ami avec tout le monde. Bien-sûr il y avait les exclus ; c'est-à-dire les élèves boursiers bien que tout aussi respectables que l'élite dont je faisais partie, malgré moi bien que faire partie des leurs ne me dérangeais pas vraiment. Au moins je n'étais pas le souffre douleur de l'histoire.

Les années de collèges se suivaient et se ressemblaient toutes ; j'étais une bonne élève avec de bonne fréquentation. Promise à un grand avenir, blabla ; tout cela me donne la nausée chers amis ! Mais une fois le lycée commencé mes amis bien sous tous rapports eurent connaissance du mot « débauche » et utilisèrent ce mode de vie sans problème ; soirée tous les week-ends et pas que, un p'tit joint tous les jours histoire de se mettre en forme, alcool à flot, sexe enfin vous voyez le topo vu que c'est une « histoire » reprise par beaucoup d'émissions pour ados ; plus le milieu est aisé plus la débauche y est ! Au début je n'y adhérais pas, pas du tout. Mais à force mes problèmes personnels (parents absents, être une grosse erreur pour eux, père trompant ma mère tous les jours etc.) prirent le dessus sur la raison, que je croyais être bonne. A presque 16 ans je découvris l'univers de mes amis sans plus jamais le quitter. Enfin pendant un moment tout du moins. « sex, drugs & rock and roll » était notre devise. Devise que nous appliquions à la règle.


Trois ans passèrent, j'étais toujours dans ce même état d'esprit. Etat d'esprit pitoyable si je puis dire ! Je n'étais plus que l'ombre de moi-même ; désagréable, squelettique et j'en passe. Mais le pire c'est que mes « parents » ne s'en sont même pas rendu compte, pourtant le changement était plus que flagrant ! Peu avant mon arrêt total et définitif de substances plus ou moins légales, un des exclu du collège et du lycée (eh oui, ça faisait les deux (a) ), une connaissance est venue me parler pour me dire que j'avais beaucoup changé depuis notre rencontre et que j'avais baissé dans son estime en faisant comme mes amis. Je me souviens que j'avais la fille forte et je l'avais envoyé balader mais si je n'étais pas dans l'établissement scolaire j'aurais couru jusqu'à chez moi pour pleurer toutes les larmes de mon corps. Au lieu de cela, j'ai été voir mes amis et leurs aient proposé un squat improvisé ; j'étais triste mais énervé par la même occasion. Enervée qu'il me considère ainsi c'est pourquoi j'ai pris la plus grosse cuite de toute ma vie ainsi que la plus grosse consommation de drogue. La plus grosse et la dernière. Je voulais changer. Pas seulement pour cette connaissance, surtout pour moi ; il avait raison je n'étais plus moi-même. Je devais changer, recommencer à zéro. Après cet événement, je ne suis pas retournée en cours pendant une semaine histoire de ne pas être tentée. Aucun de mes chers amis n'étaient pas venus me voir, juste ma connaissance ; un certain Penn. Il avait remarqué mon absence et s'en était inquiété ! Ce jour-là nous avons beaucoup parlé, de tout mais principalement de rien. Il était vraiment très gentil. Pas que ce soit une surprise, c'est une simple remarque.

Le lundi matin, j'étais de retour en cours mais désormais je ne restais plus avec mes anciens amis mais avec les nouveaux composés de Penn, sa soeur qui devint ma meilleure amie et d'autres de leurs amis ; les exclus en gros. Mais j'étais heureuse de mon choix.

Après cela mes anciens amis devinrent des connaissances et mes connaissances devinrent mes amis. Mes amis les plus précieux sur cette foutue terre ! Ensuite, ce qui devait arriver arriva ; la fin du lycée, la remise des diplômes avec tout le tralala obligatoire puis pour finir, l'entrée à l'université. L'université Columbia en Droit pour moi, choix de ma mère mais si ça pouvait lui faire plaisir, pourquoi pas après tout ?
J'ai bien vite regretté mon choix ; le droit c'est une horreur et ma mère ne m'aimait pas plus pour cela ou ne faisais pas plus attention à moi. Bref, j'avais fait une grosse bêtise pour lui plaire et uniquement pour cela. A la fin de ma deuxième année j'en ai eu vraiment marre, j'ai donc quitté l'université pour un moment. Je ne voulais pas devenir avocate mais architecte ou photographe. Bref.

Le samedi soir, après quelques jours passés chez Summer et Penn, je suis rentrée enfin chez moi. Ma mère n'y était pas comme je l'avais prévu, j'avais tout le temps pour faire mes valises tranquillement. Vers 5heures elle rentra enfin et me vis dans le salon entourée de mes nombreuses valises que nos employés transportaient dans la voiture. Ma mère me demanda ce qu'il se passait, si je partais en voyage. Ignorant sa question je me lançais dans une attaque verbale qu'elle n'était pas prête à oublier.

« Tu sais quoi maman ? J'en ai marre, c'est fini ! Marre, tu entends ? Marre de jouer cette comédie insensée seulement pour te faire plaisir ! J'en ai fini avec le droit ! Et tu peux me regarder de cette manière autant que tu le voudras, tu sais pourquoi ? J'en ai rien à fo*tre de ce que toi et papa pensaient. Enfin si on peut vous appeler de cette manière ! Vous n'avez jamais étés là pour moi ! C'était trop difficile, hein ? Que vous ai-je fait pour mériter ça !? Tu n'as jamais prêté aucune p*tain d'attention pour moi ! Pourtant, j'ai tout fait pour ! Vous avez ruiné ma vie ! Le pire, c'est que je ne sais même pas pourquoi je te dis ça, je devrais seulement me barrer, faire ma petite vie sans un regard pour vous, sans un au revoir ! Mais si j'avais fait ça, j'aurais été comme vous et tu ne peux pas imaginer à quel point vous ressembler me dégoûte, j'en ai des nausées rien que d'y penser ! Le pire dans cette histoire c'est que j'ai tout fait pendant mon adolescence pour vous plaire, te plaire. J'ai vraiment été trop c*nne de croire que de bonnes notes, de bonnes fréquentations te rendraient fière de moi ! Alors, à 15 ans j'ai commencé à me droguer comme tous mes amis si parfaits en apparence. Oh, pardon à en voir ta tête tu ne le savais pas ! Désolée. Désolée que tu sois une si mauvaise mère, tu n'as rien remarqué ! Encore une fois ! Tu es pire que pitoyable ! En aucun cas je voudrais ressembler à toi et à ta misérable vie avec papa ; il te trompe, tu le sais, je le sais. Nous le savons tous ! Mais tu es trop bête pour te l'avouer à toi-même et pour le quitter ! Mais bon tu as choisi d'être la femme que tu es, c'est ton choix et tu sembles en être satisfaite... »
Sur ces mots je suis partie sans un mot en prenant mes valises au passage en direction de ma voiture. J'allais quitter l'enfer pour le paradis, que dire de mieux ? J'avoue que j'y avais été un peu fort mais elle le méritait, même si elle pleurait par ma faute et que j'en étais pas fière. J'avais l'esprit tranquille pour ma nouvelle vie, mon nouveau départ. Tout ce que j'avais gardé pour moi depuis si longtemps était sorti, quel soulagement !


« Cher Journal,

Oui, j'ai un journal enfin j'appelle plutôt ça un carnet de bord. Donc, ça fait quelques semaines que je suis ici et je m'y plais drôlement ! Je travaille dans les cuisines de l'hôtel qui au passage est magnifique ! Pourquoi ai-je choisis la cuisine ? Car Penn m'a initié quand nous sommes entrés à l'université et j'ai totalement adoré ! Et nous ne somme que des amis lui et moi bien qu'être plus que cela ne le dérangerait guère ! Mais je le stoppe, il est mon meilleur ami. D'ailleurs, en parlant de lui ; j'ai enfin trouvé le courage de les appeler lui et sa soeur la semaine passée pour leurs dires que j'étais ici, sur cette île magnifique. Ils l'ont assez bien pris, je m'attendais à pire mais ils ont compris que ma situation était invivable et j'avais besoin d'un break. Bref, arrêtons de parler d'eux ; les larmes commencent à monter.

Ici, je peux encore plus m'adonner à mon art ; le dessin et la photographie. Le cadre est tellement magnifique, comment faire des photos ratées ?! C'est paradisiaque !

Par contre, je me fais passer pour ce que je ne suis pas ; c'est-à-dire une américaine de classe moyenne n'ayant aucunement de sang royal en elle. Ici je suis seulement Mia Cavanaugh et non ce nom détestable que j'étais obligée de porter à NY ; « Amelia Theodora Cavanaugh-Grimaldi ». Super ! Enfin bref, pour le moment personne n'a démasqué cette supercherie. Pourvu que personne de New York que je connais soit ici ! »